« Il eut soudain le pressentiment que sa vie entière ressemblerait à ce moment. Il traverserait les émotions humaines, parfois il en serait proche ; d’autres connaîtraient le bonheur, ou le désespoir ; rien de tout cela ne pourrait jamais exactement le concerner ni l’atteindre. À plusieurs reprises dans la soirée, Annabelle avait lancé des regards dans sa direction tout en dansant. Il avait souhaité bouger, mais il n’avait pas pu ; il avait eu la sensation très nette de s’enfoncer dans une eau glacée. Tout, pourtant, était excessivement calme. Il se sentait séparé du monde par quelques centimètres de vide, formant autour de lui comme une carapace ou une armure. »
Houellebecq, Michel. Les Particules élémentaires. Flammarion, Éditions J’ai lu. 1998. p.86
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