« Nous sommes distraits, perpétuellement distraits jusqu’à l’inconscience, et la vie glisse sur nous comme la pluie sur le dos d’un canard. Sinon, comment expliquer autrement cette apathie, cette somnolence, ce coma des facultés morales? Comment expliquer que nous soyons à ce point sans réaction devant l’horreur du monde comme devant sa beauté? Tout se passe comme si nous ne croyions plus au réel, comme si nous avions abandonné d’avance l’idée que nous pouvions y vivre. Nous sommes devenus les spectateurs désabusés d’une réalité que notre inattention a vidée de sa substance. Tout ce qui transite par la moulinette médiatique est déréalisé, et ce qui n’y accède pas n’a pas d’existence pour nous. »
Émond, Bernard. « Avant-propos » Il y a trop d’images. Lux éditeur, Montréal, 2011. p.11
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