« [...] lorsque le héros (interprété par Keanu Reeves) se réveille dans la « vraie réalité », il ne voit plus qu’un paysage dévasté et recouvert de ruines calcinées : les restes de Chicago après une guerre planétaire. Morpheus, le chef de la résistance, lui réserve alors une salutation ironique : « Bienvenue dans le désert du réel. » Quelque chose du même ordre n’a-t-il pas eu lieu à New York le 11 Septembre? Ses habitants ont été confrontés au « désert du réel ». Et, corrompus que nous sommes par Hollywood, le paysage et les images des tours qui s’effondraient ne pouvaient pas ne pas nous rappeler les scènes les plus haletantes des superproductions américaines. »
Žižek, Slavoj. Bienvenue dans le désert du réel. Éditions Flammarion, Collection Champs Essais. 2002. p. 37