mercredi 25 mai 2011

Ghost

« O growing old! O haggard ugly ghoul is life’s decay! Started a life sweet child believing everything beneath his father’s roof; went from that, immersed and fooled, to that mask of disgusted flesh called a face but not the face that love had hoped for and to that soul of a gruesome grieving ghost that now goes shuddering through nightmare life cluttering up the earth as it dies. »

Kerouac, Jack. Visions of Cody. 1960. Penguin Books. p. 69

Pretty powerful talk

« IN FALL 1950 when I was so much on weed, three bombs a day, thinking about unhappiness all the time I one night really carefully and high listened to George Handy’s The Blues (Vicki had his picture up on wall with mine and Charlie Parker’s, the mind, the hand, and me the heart she said) but to really drift and I found it a big mocking sound and specifically the joy of bop in the middle with Herby Steward is rejected for this modern or rather sadomasochistic modernity, on I I was able to see that Handy was sacrificing joy which naturally existed in his heart for the glooms and despairs and great disappointed deaths, the deadly loss of ego, the last acknowledgment of self – the music seemed to say “There are still a few things that you can cling to and this I supposed you should be soothed about – ha ha – but you won’t even get that – though there’s joy in our souls (bop interlude) we are nothing but shits and we’ll all die and eat shit in graves and are dying now.” Pretty powerful talk! »

Kerouac, Jack. Visions of Cody. 1960. Penguin Books. p. 25

dimanche 1 mai 2011

Raison

« Ne se suicident que les optimistes, les optimistes qui ne peuvent plus l’être. Les autres, n’ayant aucune raison de vivre, pourquoi en auraient-ils de mourir? »

Cioran, E.M. Syllogismes de l’amertume. Éditions Gallimard, Collection Idées, 1952 p. 92

L'hyène en nous

« Tout acte flatte l’hyène en nous. »

Cioran, E.M. Syllogismes de l’amertume. Éditions Gallimard, Collection Idées, 1952 p. 83

Fiction

« Ce qui irrite dans le désespoir, c’est son bien-fondé, son évidence, sa « documentation » : c’est du reportage. Examinez, au contraire, l’espoir, sa générosité dans le faux, sa manie d’affabuler, son refus de l’évènement : une aberration, une fiction. Et c’est dans cette aberration que réside la vie, et de cette fiction qu’elle s’alimente. »

Cioran, E.M. Syllogismes de l’amertume. Éditions Gallimard, Collection Idées, 1952 p. 75

Fantoches clairvoyants

« III. – Nous avons tous goûté au mal de l’Occident. L’art, l’amour, la religion, la guerre, – nous en savons trop pour  y croire encore ; et puis, tant de siècles s’y usèrent ... L’époque du fini dans la plénitude est révolue ; la matière des poèmes? exténuée. – Aimer? la racaille même répudie le « sentiment ». – La piété? Fouillez les cathédrales : ne s’y agenouille plus que l’ineptie. Qui veut encore combattre? Le héros est périmé ; seul le carnage impersonnel a cours. Nous sommes des fantoches clairvoyants, tout juste propres à faire des simagrées devant l’irrémédiable.
            L’Occident? Un possible sans lendemain. »

Cioran, E.M. Syllogismes de l’amertume. Éditions Gallimard, Collection Idées, 1952 p. 71

Lucidité

« Le préjugé de l’honneur est le fait d’une civilisation rudimentaire. Il disparaît avec l’avènement de la lucidité, avec le règne des lâches, de ceux qui, ayant tout « compris », n’ont plus rien à défendre. »

Cioran, E.M. Syllogismes de l’amertume. Éditions Gallimard, Collection Idées, 1952 p. 68

Sans le savoir

« Si une seule fois tu fus triste sans motif, tu l’as été toute ta vie sans le savoir. »

Cioran, E.M. Syllogismes de l’amertume. Éditions Gallimard, Collection Idées, 1952 p. 57

S'amuser ou s'engourdir

« Vient l’heure où le sceptique, après avoir mis tout en question, n’a plus de quoi douter ; et c’est alors qu’il suspend pour de bon son jugement. Que lui reste-t-il ? S’amuser ou s’engourdir, – la frivolité ou l’animalité. »

Cioran, E.M. Syllogismes de l’amertume. Éditions Gallimard, Collection Idées, 1952 p.47

L'insoluble affectif

« Qu’il y ait ou non une solution aux problèmes cela ne trouble qu’une minorité ; que les sentiments n’aient point d’issue, ne débouchent sur rien, se perdent en eux-mêmes, voilà le drame inconscient de tous, l’insoluble affectif dont chacun souffre sans y réfléchir. »

Cioran, E.M. Syllogismes de l’amertume. Éditions Gallimard, Collection Idées, 1952 p. 39

Concevoir

« Rien ne dessèche tant un esprit que sa répugnance à concevoir des idées obscures. »

Cioran, E.M. Syllogismes de l’amertume. Éditions Gallimard, Collection Idées, 1952 p. 24

Non-sens

« Les modes d’expression étant usés, l’art s’oriente vers le non-sens, vers un univers privé et incommunicable. Un frémissement intelligible que ce soit en peinture, en musique ou en poésie, nous semble à juste titre désuet et vulgaire. Le public disparaîtra bientôt : l’art le suivra de près.
            Une civilisation qui commença par les cathédrales devait finir par l’hermétisme de la schizophrénie. »

Cioran, E.M. Syllogismes de l’amertume. Éditions Gallimard, Collection Idées, 1952 p. 14